Découvrez l’histoire ancestrale de 5 fruits à essayer au Vietnam

Le Vietnam n'est pas seulement riche en traditions millénaires et paysages magnifiques, mais aussi en fruits exotiques aux saveurs uniques. Lors d'un voyage dans ce pays d'Asie du Sud-Est, la découverte de sa palette fruitière constitue une aventure gustative à part entière. Ces fruits font partie intégrante de la culture vietnamienne et sont chargés de symboliques, notamment durant les fêtes traditionnelles comme le Têt.

Le fruit du dragon: la star rouge aux mille bienfaits

Reconnaissable entre mille avec sa peau rose vif ornée d'écailles vertes, le fruit du dragon ou pitaya rayonne sur les étals des marchés vietnamiens. Cette baie tropicale à la chair blanche ponctuée de minuscules graines noires attire autant le regard que les papilles. Au Vietnam, ce fruit fait partie des incontournables tant pour les locaux que pour les voyageurs curieux.

Origine et culture du pitaya au Vietnam

Le pitaya, originaire d'Amérique centrale, s'est parfaitement adapté aux conditions climatiques du Vietnam, particulièrement dans les régions centrales du pays. Les plantations s'étendent à perte de vue dans les provinces comme Binh Thuan, considérée comme le berceau vietnamien de ce fruit. Les agriculteurs cultivent principalement deux variétés: celle à chair blanche et celle, plus rare, à chair rouge pourpre. La récolte s'effectue à la main, tôt le matin ou en soirée, pour préserver la fraîcheur des fruits. Dans les zones rurales, les familles possèdent souvent quelques plants dans leur jardin, témoignant de l'intégration du pitaya dans le quotidien vietnamien.

Comment déguster le fruit du dragon à la vietnamienne

Au Vietnam, le fruit du dragon se savoure de multiples façons. La plus simple consiste à le couper en deux et à déguster sa chair à la cuillère, après l'avoir rafraîchi au réfrigérateur. Pour une expérience authentique, les Vietnamiens l'ajoutent aux jus frais du matin, le mélangent aux salades de fruits ou le transforment en smoothie glacé lors des chaudes journées d'été. Dans les restaurants, on le retrouve en dessert avec une touche de sirop de canne à sucre ou de miel. Les graines, riches en acides gras, se consomment avec la chair, ajoutant une texture croquante très appréciée. Lors du Têt, le Nouvel An Lunaire, ce fruit apparaît sur le plateau rituel des cinq fruits (Mâm ngũ quả) dans certaines régions, symbolisant la prospérité pour l'année à venir.

Le jacquier: le géant aromatique des marchés vietnamiens

Le jacquier, ce fruit imposant que l'on trouve communément sur les étals des marchés vietnamiens, est l'un des trésors gustatifs à découvrir lors d'un voyage au Vietnam. Reconnaissable à sa taille impressionnante et sa peau verte à pointes, ce fruit peut atteindre jusqu'à 40 kg, ce qui en fait l'un des plus gros fruits comestibles au monde. Au Vietnam, particulièrement durant les festivités du Têt (Nouvel An Lunaire), le jacquier s'invite sur les plateaux de fruits traditionnels « Mâm ngũ quả » dans certaines régions, symbolisant l'abondance pour la nouvelle année.

Un fruit aux multiples utilisations culinaires

Le jacquier se démarque par sa polyvalence remarquable dans la cuisine vietnamienne. Ce fruit se consomme à différents stades de maturité et sous diverses formes. Jeune et vert, il s'apprête comme un légume dans des plats salés, notamment dans des currys ou des soupes. À maturité, sa chair jaune dorée dévoile une saveur sucrée unique, un mélange subtil entre l'ananas, la banane et la mangue. Les Vietnamiens apprécient particulièrement de le déguster frais, en dessert, ou séché comme en-cas. Dans certaines régions du Centre et du Sud du Vietnam, on transforme aussi le jacquier en chips croustillantes, en confitures ou en pâtisseries traditionnelles. Les graines, une fois bouillies ou grillées, constituent une collation nutritive appréciée localement.

Où trouver et comment choisir un bon jacquier

Au Vietnam, vous trouverez facilement du jacquier sur les marchés locaux, dans les supermarchés, ou chez les vendeurs ambulants, notamment dans les régions du Centre et du Sud où il pousse en abondance. Pour les voyageurs peu habitués à manipuler ce fruit massif, il est préférable de l'acheter déjà découpé en portions, ce qui évite de se confronter à sa sève collante et à sa préparation complexe. Pour choisir un bon jacquier mûr, fiez-vous à son parfum doux et fruité qui doit être perceptible même à travers la peau. Tapotez légèrement le fruit : un son creux indique une bonne maturité. Sa peau doit être verdâtre-jaune et légèrement souple au toucher. Si vous séjournez à Hanoi, les marchés traditionnels comme celui de Dong Xuan proposent du jacquier de qualité. Dans le Sud, près de Ho Chi Minh Ville, les provinces de Ben Tre et Vinh Long sont réputées pour leurs jacquiers d'exception. De nombreuses agences comme Vietnam Évasion ou Vietnam Découverte incluent des visites de marchés locaux dans leurs circuits, une occasion idéale pour découvrir ce fruit fascinant avec les conseils d'un guide local.

La mangue vietnamienne: douceur et variétés locales

La mangue occupe une place privilégiée dans la culture vietnamienne, notamment lors du Têt (Nouvel An Lunaire Vietnamien) où elle figure parmi les fruits choisis pour le plateau traditionnel de cinq fruits (Mâm ngũ quả). Dans le Sud Vietnam, sa présence symbolise l'abondance et la promesse que l'on ne manquera de rien durant l'année à venir. Au-delà de sa portée symbolique, la mangue séduit par sa chair juteuse et sa douceur incomparable, faisant d'elle un incontournable à découvrir lors d'un voyage au Vietnam.

Les différentes variétés de mangues vietnamiennes

Le Vietnam cultive plusieurs variétés de mangues qui se distinguent par leurs caractéristiques uniques. La mangue Cat Chu, originaire du delta du Mékong, est reconnaissable à sa peau jaune-verte et sa chair orange vif. Sa saveur sucrée et son arôme prononcé en font la variété la plus appréciée. La mangue Hoa Loc, également du Sud Vietnam, se caractérise par sa grande taille et sa chair très parfumée presque sans fibres. Dans le Nord, on trouve la mangue Thanh Ha, plus petite mais tout aussi savoureuse avec ses notes légèrement acidulées. La mangue Tuong, cultivée dans les régions centrales, présente une chair ferme et moins sucrée. Ces variétés témoignent de la diversité agricole vietnamienne et des variations régionales qui enrichissent le patrimoine culinaire du pays.

Recettes traditionnelles à base de mangue verte et mûre

La cuisine vietnamienne utilise la mangue à différents stades de maturité. La mangue verte, croquante et acidulée, est la base du célèbre « Goi Xoai », une salade rafraîchissante où elle est tranchée finement puis mélangée à des crevettes séchées, des herbes aromatiques comme la coriandre et la menthe, le tout relevé d'une sauce à base de nuoc-mam. Dans le Nord Vietnam, on prépare le « Xoai Dam Duong », où la mangue verte est servie avec un mélange de sel, de sucre et de piment pour créer un contraste gustatif saisissant. Quant à la mangue mûre, elle se déguste nature ou dans le dessert emblématique « Che Xoai », où des morceaux de mangue nagent dans un sirop de coco accompagné de perles de tapioca. Durant les festivités du Têt, la mangue mûre trouve sa place sur les plateaux d'offrandes aux ancêtres, participant ainsi aux rites ancestraux qui marquent cette période importante du calendrier vietnamien.